Ouvrir son robinet, prendre une douche, actionner la chasse d’eau sont autant de gestes devenus quotidiens, automatiques, banals dans nos contrées, sans réelle conscience du privilège qui nous est accordé.

Et pourtant…

 

Cette eau que nous consommons comme un bien acquis, par habitude, souvent sans aucune parcimonie, n’a jamais été si peu abondante dans les réserves phréatiques de notre région, à même  période de l’année. Les chiffres, annoncés par le syndicat de la Vidrezonne qui a la compétence de l’eau potable pour huit communes dont celle de Lézigneux, l’attestent :

 

Au cœur de l’été, en août 2015, le débit journalier était de 1 000 m3/jour.

 

Depuis plusieurs semaines il oscille seulement autour de 700 m3/jour.

 

« C’est la première année que la production est aussi basse, sachant qu’à son maximum, elle culmine à 2 000 m3/jour (période avril-juin) » affirment les responsables du syndicat. Aussi, avec une demande actuelle de consommation qui avoisine les 725 m3/jour, supérieure à la production,  il est devenu nécessaire d’acheter de l’eau, en secours, au SIPEM (syndicat intercommunal de production d’eau du montbrisonnais). Puisée dans le canal du Forez, transformée dans l’usine de production du Pleuvey à Savigneux, elle alimente les communes sur le bas du réseau, Précieux et l’Hôpital-le-Grand durant cette période alarmante.

 

Le syndicat de la Vidrezonne.

 

Il a été créé en 1948. Il a la compétence de l’eau potable pour huit communes : Verrières-en-Forez, Lavieu, Lézigneux, Saint-Thomas-la-Garde, Précieux, L’Hôpital-le-Grand et des écarts sur les communes de Chazelles-sur-Lavieu et Ecotay l’Olme, auxquelles s‘ajoutent quelques habitations sur Bard, Montbrison-Moingt et Saint-Romain-le-Puy. Seize captages d’eau de sources sur trois sites culminant à 1 000 mètres d’altitude (Les Pins, La Noix et Probo) sont installés dans un milieu naturellement protégé avec des forêts alentour. De plus, en 2012, des acquisitions foncières ont répondu aux normes de captages avec des périmètres de protection immédiate définis par un hydrogéologue. Son siège est en mairie de Lézigneux. Chacune des huit communes désigne deux délégués, soit seize membres qui constituent le Comité Syndical au sein duquel est élu un président.

 

Maurice Taillandier a intégré le syndicat en 1989 et en assure la présidence depuis 2001

 

Rencontre avec Maurice Taillandier.

 

" - Le Syndicat de la Vidrezonne semble être très actif ?

 

- Le principal atout d’un bon réseau est son étanchéité. Environ tous les cinquante ans (plus ou moins suivant les sols), les canalisations doivent être changées afin d’éviter les fuites. Aussi, ces vingt dernières années, des actions sur un long terme ont été effectuées en continu. Ainsi, la canalisation principale de Verrières-en-Forez à l’Hôpital-le-Grand a été totalement renouvelée sur ce laps de temps. Dernièrement nous avons repris l’étanchéité des réservoirs de la Combe, chiffrée à 73 130 € H.T., et de Mérigneux  pour 34 990 € H.T. Maintenant, ce sont les canalisations des réseaux secondaires qui concentrent nos interventions : l’an passé des travaux sur Saint-Thomas-la-Garde et à ce jour à Précieux, dans l’avenir sur la commune de Verrières-en-Forez et celle de Lézigneux où nous interviendrons à la Grosse Pierre, à Vallensanges et sur la route de Saint-Thomas pour des travaux d’un montant d’environ un million d’euros.

 

- D’où votre taux de rendement* de 88,40 % ?

 

- En effet, ce taux de 88,40% est exceptionnel. Il témoigne de la qualité de notre réseau. Le rendement d’un réseau en bon état, à atteindre et à maintenir, doit être égal à 85 %. Nous sommes au-dessus et nous continuons notre progression (87 % en 2012). Le syndicat de la Vidrezonne assure les investissements. Une compagnie fermière, la Saur, assure le fonctionnement. Et c’est aussi grâce à leur compétence et leur sérieux que ce rendement est atteint.

 

* Taux de rendement : pourcentage du volume d’eau  vendu par rapport au volume d’eau produit (écart = perdition).

En 2012, le contrat de fermage a été renouvelé pour 12 ans.

 

- Actuellement, il y a un manque d‘eau ponctuel mais le problème est lattant, quelles solutions ?

 

- Nous recherchons de nouvelles sources, pour des secteurs difficilement raccordables aux réseaux de secours, secteur qui se situent ni sur le haut ni sur le bas du réseau mais au milieu, sur les coteaux lézignois. Le syndicat envisage d’effectuer des forages avec une recherche d’eau plus profonde, jusqu’à 80 mètres. Un appel à deux sourciers, techniques ancestrales mais toujours efficaces, et le concours d’un hydrogéologue permettront de cerner les secteurs. Et puis, tout simplement, souhaitons la pluie et la neige en abondance.

 

- Un conseil pour les abonnés ?

 

- Il faut de temps en temps contrôler son réseau interne. Fermer les robinets et vérifier que le compteur ne tourne pas. Les fuites après compteur sont à la charge de l’abonné."

 


Des chiffres du dernier rapport annuel : année 2014

 

2390 abonnés dont 748 pour Lézigneux.

 

217 859 m3 consommés dont 67 010 m3 pour Lézigneux, soit en moyenne 89 m3/ foyer abonné.

 

160 km de canalisations sur tout le réseau.

 

9 réservoirs d’une capacité de 100 à 500 m3.

 

Rendement du réseau 88,40 %.

 

61 analyses : 41 effectuées par l’ARS  (agence régionale de santé) et 20 contrôles par la société fermière SAUR.

 

1 m3 = 1000 litres = 2,40 € T.T.C. = 2 cafés = ¼ d’un paquet de cigarettes ou un jeu de grattage !

 


Une chambre de réunion (de captage).

 

C’est un réservoir où arrivent plusieurs sources. Pour palier aux fuites d’eau, celui du Prat de la Chau a été remplacé. Conçu en préfabriqué en usine, il a été implanté en sous-sol en 2015. Cinq captages de source arrivent dans ce réservoir en béton pour s’acheminer vers le réservoir du Pin d’une contenance de 300 m3.

Nathalie TOULY (décembre 2015)

Diaporama