"Nous ne nous sentons pas comme des étrangers. Nous avons été acceptés comme membres d'une grande famille amicale."
Grâce à madame Lubov Levtchenko, sa professeure de français en Ukraine qui lui a proposée de se réfugier en France, Tanya et ses trois enfants sont arrivés sur la commune comme quatre autres familles.
"Je vivais à 100 km de Kiev. La guerre a changé ma vie et celle de mes compatriotes, avec la peur de l'inconnu, de voir mes petits sous le stress, ces signaux d'alarme qui exigeaient de passer des jours et des nuits dans les caves... C'était difficile de prendre la décision. Trois petits, un itinéraire inconnu, un pays bien aimé dans mes rêves mais tellement lointain. Après une semaine de troubles et de réflexions, j'ai décidé de partir. Ma professeure m'a aidée à organiser ce voyage forcé pour moi et d'autres familles ukrainiennes."
La frontière passée, Tanya a rencontré Sylvie, Béatrice, les chauffeurs de bus : "Ils nous ont aidé à oublier la peur de l'inconnu. Leur générosité, leur patience, leur attention étaient énormes. Ils nous ont rendu la route aussi confortable que possible".
Après avoir été accueillie en famille d'accueil, Tanya est venue s'installer dans la maison mise à disposition par la mairie de Lézigneux. "Une grande belle maison séparée a été préparée pour moi et mes enfants. Je ne peux même pas imaginer tout le travail qui a été fait, tout ce qui a été donné pour que notre maison soit confortable ! C'est l'aide de nombreux résidents de Lézigneux, je leur en suis tellement reconnaissante ! Je ne me sens pas comme une étrangère, j'ai été accueillie comme membres d'une grande famille amicale. J'ai un soutien constant : Claire et Nelly qui organisent tout le travail quotidien, résolvent tous les problèmes et trouvent rapidement ce dont nous avons besoin, Brigitte qui s'occupe de ma famille comme une abeille infatigable, Stéphanie qui nous enseigne le Français bien qu'elle ne connaisse pas l'ukrainien, mon fils scolarisé à l'école du village, son intégration avec les jeunes du club de football. Et tous les autres. Je ne peux pas nommer tous ceux qui nous aident, mais je me souviens de chaque personne ! Et c'est une chance pour nous. Je les remercie du fond du cœur."
Lors de notre entretien, pour être au plus près du message de reconnaissance que Tanya voulait transmettre, elle m'a remis une très longue lettre qu'elle a écrit avec l'aide d'un traducteur sur son téléphone ainsi qu'un texte traduit par sa professeure de français restée en Ukraine.
N. T. (Avril 2022)