Antoinette, 92 ans et Marcel, 95 ans, les deux doyens lézignois.

 

Ils sont tous deux originaires du hameau de Vallensanges, sur les hauteurs de la commune. Qui ? Les doyens de la commune : Antoinette Gérossier, née en 1920 et Marcel Breuil, son ainé de trois ans, né pendant la première guerre mondiale, en 1917.

Et tous deux ont le bonheur de toujours habiter à Lézigneux, leur village natal qu’ils n’ont jamais quitté durant toute leur vie.

 

Antoinette Gérossier, née Clavelloux, a vu le jour le 9 septembre 1920.

L’ainée d’une fratrie de six enfants, elle a dû abandonner sa scolarité pour aider à élever ses frères et sœurs à la naissance du dernier, comme il était souvent coutume de le faire dans les campagnes à une époque où les travaux de la ferme prévalaient et que les tâches domestiques étaient bien lourdes sans notre confort moderne. Et ce, bien qu’Antoinette Gérossier soit une très bonne élève et qu’elle ait été la première de l’école du hameau de Vallensanges à obtenir son certificat d’études. S’en allait ainsi son rêve de devenir institutrice…

Marié à Joseph Gérossier, elle est descendue habiter au bourg dans la ferme familiale de son époux au Perron.

Six enfants sont nés, quatre garçons et deux filles qui, amoureux de leur village, se sont presque tous installés à leur tour en terre Lézignoise.

Puis au fil des années, dix petits enfants et neuf arrières petits enfants ont agrandi ce joli cercle familial.

A l’heure de la retraite, Antoinette Gérossier a pu replonger dans sa passion des livres et des mots, en s’adonnant aux mots croisés et à la lecture, puisant de très nombreux ouvrages dans les rayons de la bibliothèque municipale. Sans oublier sa visite hebdomadaire au club du 3e âge, association dont elle est la fondatrice, pour y retrouver les amis de toujours et faire la causette.

 

 

Marcel Breuil, né le 23 novembre 1917, habite toujours au hameau de Vallensanges dans la ferme familiale construite par son grand-père, en compagnie de sa femme, née Marie Gachet, qu’il a épousé en 1947... Il y a 65 ans!

De cette union, cinq enfants sont nés et, au fil des générations, six petits enfants et cinq arrières petits enfants.

A l’évocation du passé, les souvenirs de la guerre prévalent et les yeux s’humidifient.

« J’ai été incorporé en 1938 pour le service militaire et, avec la guerre, je suis allé directement au combat dans la Marne. Cerné par les Allemands, j’ai réussi à m’échapper avec onze soldats avant d’être fait prisonnier, comme deux cents de mes camarades. Ensuite, après la démobilisation, je suis revenu au village où j’ai appris que beaucoup de mes copains étaient tombés… »

Mais le regard s’illumine à l’évocation de la vigne, passion de Marcel Breuil.

 « Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours eu le goût de la vigne. Le jeudi, journée sans école, j’allais aider mon père au milieu des ceps. J'avais une ferme avec des bêtes, mais la vigne a été mon métier. Je vendais le vin aux cafés du bourg de Lézigneux et à ceux des communes alentours. C’est qu’il s’en buvait du vin à l’époque. Il accompagnait le travail de la terre. »

Retraité à 65 ans, Marcel Breuil a gardé quelques bêtes encore une dizaine d’années : vaches laitières, chèvres, lapins, poules... Puis le plaisir de la pétanque et des parties de belote entre copains ou au club ont rythmé le quotidien.

 

Nathalie TOULY

Diaporama