Le Gaec Roux, installé au hameau de Vallensanges, est une exploitation agricole, transmise au fil des générations, qui couvre cent-onze hectares. Sous l’impulsion du duo fraternel de Stéphane et Frédéric, avec le regard approbateur de Jean, leur papa, cette exploitation s’oriente de belle façon vers l’avenir en adoptant une agriculture biologique (AB) planifiée déjà depuis plusieurs années et consolidée dernièrement avec la construction d’un bâtiment de séchage. L’élevage de vaches laitières, de vaches allaitantes, les génisses pour la viande en vente direct à la ferme, la quarantaine de porcs nés, élevés et transformés sur place dans le laboratoire sont autant d’activités qui contribuent à ce bel essor… tout en occupant bien largement les journées.

 

Le bâtiment de séchage :

 

Cet immense bâtiment permet le séchage et le stockage d’un foin de grande qualité qui nourrit  le cheptel durant toute l’année, totalement pendant la période hivernale et conjointement avec la mise au pré des bêtes, à la belle saison. Ce foin est composé de trèfle, de luzerne et de graminées qui poussent sur les  25 hectares de prairies, avec  4 à 5 coupes par an, du printemps à l’automne. Après la coupe et le pré-séchage d’une journée à une journée et demi sur place, sous forme d’andains (bandes continues de fourrage laissées sur le sol afin de ne pas secouer les tiges au risque de faire tomber les feuilles des végétaux qui  font la qualité du foin),  le fourrage est ramassé grâce à l’auto-chargeuse et transporté en vrac jusqu’à la grange, avec des taux de matières sèches de l’ordre de 45 à 60 %. A l’aide d’une griffe de fourrage équipée d’un bras télescopique, l’herbe humide est disposée en couche, dans les trois cellules qui divisent le bâtiment, le « frais » sur le « sec », suivant les récoltes successives. Le sol surélevé sur caillebotis et parcourus de couloirs d’air, les murs latéraux ouverts en hauteur, le double plafond pour récupérer le chaleur sous toit (augmentée de 10°) et les hélices d’un ventilateur pour pulser l’air chaud, forment une circulation d’air qui traverse le foin pour en extraire l’eau, de façon  plus que naturelle. Ainsi séchée et stockée à  l’abri des rayons du soleil, l’herbe garde une magnifique couleur verte, sublimée par un parfum authentique. Et c’est à l’extrémité opposée du hangar, sans autre manipulation et avec la même griffe de fourrage, que le foin est distribué aux bêtes, qui mangent en « libre service ». La mise en œuvre du séchage en grange requiert des équipements importants mais dépend aussi totalement de la quantité du fourrage récolté. Aussi, pour sécuriser ce système, une importante retenue collinaire au milieu des parcelles exploitées, créée il y a quelques années, avec la ramification de près de 3 km de conduites enterrées, pourvoit en cas de sécheresse à l’arrosage de 20 à 25 hectares de prairies.

Nathalie TOULY (mai 2014)

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