Mauricette Giraud, Albert Juquel et ses sœurs Alice et Jeanine se connaissaient de vue mais ils ignoraient qu’ils étaient cousins. Et pour cause, Albert et ses sœurs ne savaient pas que leur oncle Joannès Robert avait été père avant que la guerre ne l’emporte ! Une fille-mère, la guerre, les secrets de famille ont éloigné les deux lignées. Joannès Robert, jeune Lézignois, était cocher et Jeanne Gaurand (grand-mère de Mauricette) de Chalain d’Uzore, domestique, tous deux dans une famille bourgeoise de Montbrison . Une idylle, une grossesse hors mariage, une paternité non reconnue et Catherine est née le 2 février 1914, juste avant la guerre, enfant naturelle élevée alors par sa grand-mère. Hospitalisé suite à ses blessures de guerre, Joannès avait souhaité voir sa fille avant de mourir le 2 août 1920, ce qu’avait refusé la grand-mère. Cependant, sa fille et sa petite fille, Mauricette, se rendaient tous les ans sur la tombe de Joannès. Ce dernier avait une sœur, Adélaide, mère d’Albert, Alice et Jeanine.
La parution du livre de Paul Gérossier et de l’association Patrimoine Lézignois « Les enfants de Lézigneux dans l’enfer de la guerre de 1914-1918 », des cours communs de reliure pour Mauricette et Gefa Fougerouse, membre de l’association, et les voiles cachant les secrets se sont envolés aux rythmes des révélations. Mauricette a parlé de ce grand-père méconnu, Gefa lui a annoncé qu’il avait des neveux et nièces, et les liens du sang ont parlé. Ils se sont rencontrés un après-midi autour d’un goûter aux saveurs du passé, de leurs aïeux, de l’histoire locale. Deux petites surprises offertes ont ému Mauricette : un livre dédicacé d’un instituteur ayant appartenu à son grand-père Joannès et un petit cadre photo portant le nom de son arrière-grand-père.
Nathalie TOULY (juillet 2016)